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samedi 3 février 2018

Etre jurée à la cour fédérale américaine


Récemment, j'ai été appelée pour participer à un procès à la cour fédérale en tant que jurée. Ma disponibilité devait durer deux semaines, durant lesquelles je devais appeler le tribunal chaque soir afin de savoir si je devais m'y rendre le lendemain. N'étant pas appelée les deux premiers jours, j'ai pensé pendant quelques instants pouvoir y échapper. Mais j'ai finalement été appelée au milieu de la première semaine, à moitié dépitée de devoir me rendre au centre ville de Miami à l'heure de pointe, et à moitié emplie de curiosité pour ce devoir de citoyen encore inconnu. Il faut savoir que ce devoir est bien sûr obligatoire, mais aussi que de manquer cette convocation peut conduire à écoper d'une amende de mille dollars, de trois jours de prison et de nombreuses heures de travail d'intérêt général, voire des trois à la fois. Moi qui suis payée à l'heure, sans congé maladie, sans retraite, sans congés payés, je ne voyais pas la chose d'une façon particulièrement enthousiaste, car deux semaines sans salaire n'auraient pas tellement rempli le porte-monnaie, loin s'en faut. Pourtant, à l'image des jurés en France, la cour fédérale fournie une (modeste) compensation financière pour chaque jour de travail manquée. Mais le forfait n'est pas aussi généreux que sur le vieux continent. A peine de quoi se payer le parking pour la journée, et de s'acheter un ou deux sandwichs. Comment cela se passe-t-il ? Arrivée sur place, il faut prouver son identité et s'enregistrer auprès d'un agent fédéral. Puis, il faut attendre que le juge soit prêt à nous recevoir. Ce jour-là, il y avait 50 jurés. Puis le juge nous présente brièvement l'agenda du procès, et sa durée (trois semaines), et les chefs d'accusation. Ensuite, la présélection du jury commence, pendant laquelle le juge nous interroge sur notre parcours personnel et professionnel, et sur notre potentielle expérience avec la justice. Il est possible, à tout moment, de demander à parler en privé avec le juge, conversation privée qui inclue toutefois les membres de l'accusation et les avocats de la défense. Au final, pendant la pause du déjeuner, les magistrats se réunissent et excusent certains jurés qui en font la demande, pour des raisons médicales, financières, ou des obligations professionnelles et personnelles. Je n'ai pas été retenue pour ce procès, ce qui honnêtement ne m'a pas dérangée du tout mais plutôt satisfaite, compte-tenu de mon statut professionnel d'independent contractor. J'ai eu un bref aperçu de la justice fédérale américaine, une sorte de grosse machine bien huilée, très organisée, plus impressionnante que la cour d'état de Floride, qui, s'ils me convoquaient lors de l'année à venir, devraient m'exclure des pré-sélections de jurés. On ne peut servir qu'au maximum tous les deux ans. Alors je savoure ma chance, et mon répit, jusqu'à la prochaine occasion d'être appelée...

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